Arrestation de Samuel Mebiame à New York : la justice américaine élargit son enquête
Soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin à des dirigeants pour l’obtention de concessions minières, Samuel Mebiame, le fils de l’ancien Premier ministre gabonais, a été arrêté le 18 août dernier à New York. La justice américaine cherche désormais à savoir quelles sont les autres personnalités impliquées dans ce vaste scandale de corruption.
La justice américaine élargit son enquête un mois après l’arrestation de Samuel Mebiame, appréhendé le 18 août à New York. Le fils de l’ancien Premier ministre du Gabon Léon Mebiame est soupçonné de corruption au Niger, en Guinée et au Tchad pour l’obtention de concessions minières.
Mais cette affaire, comme le révèle le Financial Times, pourrait concerner d’autres personnalités du monde politique ou du milieu des affaires, dont le président guinéen Alpha Condé ou l’homme d’affaires sud-africain Walter Hennig.
D’après le quotidien américain, Samuel Mebiame agissait au nom d’Africa Management Limited (AML) — une société d’investissement dans les mines africaines créée en 2007 —, en partie détenue par le capital-investisseur Och-Ziff Capital Management, déjà mentionnée par le New York Times lors de l’arrestation en août.
Mais deux associés sud-africains en étaient aussi partie prenante, à lire le FT : d’un côté le conglomérat Mvelaphanda, détenu par Tokyo Sexwale, figure de la lutte contre l’apartheid et ex-ministre sud-africain de l’Habitat. Le second, Palladino Capital, la société qui appartient au très discret homme d’affaires sud-africain Walter Hennig.
Implication d’Alpha Condé
La justice américaine cherche à savoir dans quelle mesure ces associés étaient au courant des activités de Samuel Mebiame.
Les charges qui pèsent sur lui ne s’arrêtent pas là et concernent aussi la Guinée. L’homme d’affaire gabonais aurait admis avoir versé des pots-de-vin à des dirigeants guinéens — jusqu’au Président Alpha Condé dont le nom est également mentionné.
Ni Walter Hennig, ni Och-Ziff Capital Management n’ont souhaité commenter les allégations de la presse américaine. Mais le fonds d’investissement américain a déjà provisionné 414 millions de dollars en prévision de l’amende qu’il s’apprête à devoir régler pour corruption.