IFC prête 200 millions de dollars à la Compagnie des bauxites de Guinée
La Société financière internationale (IFC) a accordé un prêt de 200 millions de dollars au producteur guinéen de bauxite. Ce financement entre dans le cadre d’un vaste plan d’expansion d’une valeur de 1 milliard de dollars.
On en sait plus sur le financement du programme d’expansion de la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG). Le producteur historique de bauxite guinéen, actif depuis les années 1970, avait annoncé en juin dernier avoir trouvé un accord de principe pour un financement de l’ordre d’un milliard de dollars, sans pour autant dévoiler l’identité des bailleurs de fonds impliqués dans ce projet.
D’après un communiqué publié le mercredi 7 septembre par la Société financière internationale (IFC, filiale du Groupe de la Banque mondiale), cette dernière a approuvé un prêt de 200 millions de dollars en faveur de la Compagnie des bauxites de Guinée.
Ce financement consiste en « un prêt de 135 millions de dollars sur fonds propres et un prêt de 65 millions de dollars de son programme Managed Co-Lending Portfolio Program [un mécanisme proche des prêts syndiqués mais dont la gestion est assurée directement par IFC, ndlr] ». Le financement approuvé par IFC porte une maturité de 15 ans.
Programme d’expansion
La CBG exploite une concession minière de 580 km2 à Sangarédi, dans l’ouest du pays, en production depuis 1973 et dont la validité court jusqu’à 2038. La compagne dispose également d’une autre concession de près de 2400 km2 valable jusqu’en 2040, qui n’a pas encore été exploitée.
Le plan d’expansion auquel contribue IFC vise à accroître les capacités de production de la CBG de 13,5 millions de tonnes par an à 18,5 millions de tonnes à l’horizon 2018.
Il vise à augmenter le taux d’extraction et la surface d’exploitation de la CBG à Sangaredi, et à accroître la capacité de la ligne ferroviaire de 120 km exploitée par l’entreprise minière ferrée, qui relie sa mine de bauxite et le port industriel de Kamsar sur la côte Atlantique (les capacités de ce dernier seront également accrues).
Contrats de vente
L’expansion des capacités de la CBG va permettre au groupe minier de satisfaire les contrats de vente de bauxite négociés depuis le début de cette décennie. En 2012, la Compagnie des bauxites de Guinée a conclu un accord d’une durée de 15 ans pour la vente de 13,5 millions de tonnes par an à ses actionnaires : le métallurgiste américain Alcoa, le groupe minier anglo-australien Rio Tinto et le producteur d’aluminium Dadco, immatriculé à Guernesey. L’entreprise a également signé un accord de vente de 5 millions de tonnes de bauxite par an avec l’émirati Mudabala. Ce accord court à partir du dernier trimestre 2017.
Après cette première phase d’expansion, la Compagnie des bauxites de Guinée envisagerait d’accroître encore ses capacités à 27,5-28,5 millions de tonnes par an, à l’horizon 2027.
Premier employeur privé de la Guinée
Dirigée depuis 2014 par Namory Condé, la Compagnie des bauxites de Guinée est détenue par le consortium Harco (51 %) et le l’État guinéen (49 %). Le consortium Harco est composé d’Alcoa (qui en détient 45 %), de Rio Tinto (45 %) et de Dadco (10 %).
CBG est le premier employeur privé de la Guinée, avec près de 5 000 salariés. L’entrepris représente environ 80 % des recettes d’exportation du pays, 12 % des recettes publiques et 5 % à 7 % du PIB, selon une note de présentation publiée par IFC.
La Guinée assure 9 % de production mondiale de bauxite et détient 28 % des réserves mondiales.
Par Jeune Afrique