Afrique du Sud : le « colonialisme » aura-t-il raison de Helen Zille ?

Membre de l’Alliance démocratique, Helen Zille était l’une des femmes politiques les plus en vue d’Afrique du Sud… jusqu’à son tweet sur le colonialisme.

C’est pour avoir émis un point de vue positif sur le colonialisme qu’est compromis l’avenir politique de Helen Zille, l’une des plus puissantes femmes politiques d’Afrique du Sud. Le moins que l’on puisse dire, c’est que son tweet de jeudi n’a pas suscité l’indifférence. En effet, Première ministre de la province du Cap-Occidental et ex-chef du parti d’opposition officiel, l’Alliance démocratique (DA), Helen Zille va faire l’objet de mesures disciplinaires, si l’on en croit l’agence panafricaine de presse PANA dont l’information a été confirmée par l’actuel chef de l’Alliance démocratique. Pour Msumi Maimane, les commentaires de Helen Zille sont « inacceptables ». « En tant que Sud-Africain, je les condamne. Ces propos sont indéfendables », a-t-il déclaré dans une interview à la radio nationale.

Un tweet ravageur pour une personnalité de premier plan

« À ceux qui affirment que l’héritage du colonialisme n’a été que négatif, pensez à l’indépendance de notre système judiciaire, aux infrastructures de transport, aux canalisations », a dit Helen Zille dans son tweet, laquelle, après, a pourtant présenté des excuses.

Comment alors s’expliquer ce tollé et le choc ? C’est que Helen Zille n’est pas n’importe qui. Ancienne journaliste, c’est elle qui, dans les années 70, avait révélé la vérité sur la disparition de Steve Biko, leader du mouvement de la Conscience noire, et considéré par certains comme « l’autre Mandela ». L’histoire de Steve Biko est celle qui a inspiré et servi de trame au film Cry Freedom (1987) de Richard Attenborough, avec Denzel Washington dans le rôle principal. Helen Zille a par ailleurs milité au Black Sash et dans nombre d’organisations anti-apartheid dans les années 80.

En tant que maire du Cap, elle avait remporté en 2008 le prix du World Mayor of the Year devant 820 candidats. Les sanctions disciplinaires qu’elle encourt rappellent celles subies il y a deux ans par une autre députée de la DA, Dianne Kohler Barnard, qui avait partagé sur Facebook un post saluant le président de l’ère de l’apartheid, P. W. Botha.

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